«Dites-nous ce dont vous avez besoin, nous vous expliquerons comment vous en passer ». Cette maxime culte d’un célèbre humoriste des années 80 pourrait bien devenir la devise de CGI, tant notre Direction s’évertue à refuser de prendre en compte les aspirations légitimes des salariés en termes de pouvoir d’achat.
Alors que s’achèvent deux négociations portant sur ce sujet, l’entreprise fait montre de tout son talent pour refuser (presque) en bloc les revendications des Organisations Syndicales et notamment, celles de la CFE-CGC de CGI.
Le cas de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO), portant essentiellement sur les augmentations salariales ainsi que sur les mesures sociales visant à augmenter le revenu net des salariés est, à ce titre, édifiant.
En effet, la poussée inflationniste qui a sévi partout ces dernières années a fortement plombé le revenu réel de la plupart des personnes, et donc, des salariés de CGI en particulier. Pour autant, la Direction se contente de proposer pour 2025, une augmentation de la masse salariale de 2,6 % seulement, soit approximativement le niveau d’inflation prévu par l’INSEE pour cette année. Pour le rattrapage de la perte du pouvoir d’achat de 2021 à 2024, nous repasserons !
Et ce ne sont pas les mesures sociales d’accompagnement proposées par CGI qui amélioreront la situation : augmentation du montant des titres restaurant de 50 centimes par jour, représentant environ 65 € annuels à la charge de l’entreprise et 40 € à celle des salariés, soit un gain net d’à peine 25 €.
Pour l’abondement au RAA (Régime d’Achat d’Actions), CGI retient l’orthogonal de ce que proposait la CFE-CGC de CGI : abaisser à 75€ le plafond d’abondement en passant à 200 % le montant abondé (au lieu de 100 %) pour le rendre attractif aux salariés les moins favorisés ; CGI décide au contraire, d’une augmentation du plafond d’abondement de 12 € par mois, donc pour les seuls qui peuvent se permettre d’acheter des actions CGI. De façon unilatérale, CGI annonce l’ajout des IK pour les véhicules électriques, l’augmentation mineure du remboursement du dîner lors d’un déplacement et la réduction à 15 nuitées par trimestre du seuil de la prime d’éloignement. Et puis à la fin, c’est tout ! Pour le reste, circulez, y’a rien à voir !
La pingrerie de l’entreprise ne s’arrête pas là. Ainsi, lors de la négociation portant sur le partage de la valeur ajoutée, nos chers dirigeants se sont surpassés dans leur cynisme financier. Alors que la CFE-CGC de CGI avait fait des propositions concrètes pour que les salariés puissent enfin bénéficier d’un partage équitable des fruits de leur travail, la Direction a retenu un dispositif façon usine à gaz, dont le seul objectif est de rendre quasi-impossible le déclenchement d’un quelconque versement au bénéfice des salariés. Reconnaissons qu’elle jouait sur du velours, notre législateur n’ayant fixé aux grands groupes, aucune contrainte d’aboutir à un accord sur le sujet, simplement celle d’ouvrir la négociation…
Alors que CGI ne cesse de mettre en avant le triptyque Client/Salarié/Actionnaire, force est de constater qu’entre les deux derniers, l’un fait l’objet d’un traitement bien plus favorable que l’autre.
Pendant que la Direction fait preuve d’une rigueur extrême dans la gestion de ses deniers envers les salariés, elle sait se montrer particulièrement dispendieuse envers l’actionnaire principal, puisque ce ne sont pas moins de 200 millions € qui ont été remontés au mois de janvier par la France au Canada, soit 40 millions de plus que le bénéfice total de la dernière fiscale ; 200 millions € venus alimenter une opération stérile (mais pas pour tout le monde) de rachat d’actions par le groupe pour un montant historique !
Au vu de l’ensemble de ces informations, nous vous incitons fortement à réclamer la part qui vous est due en tant que salarié, notamment lors de vos prochains EAD, votre manager ne pouvant en aucun cas vous opposer une quelconque mauvaise santé financière de l’entreprise !
La CFE-CGC de CGI exige une répartition équitable des richesses produites par les salariés de notre entreprise et des augmentations de salaire significatives, en lieu et place des quelques miettes que daigne nous laisser CGI !