Devant l’émoi (euphémisme), suscité par les bénéfices records des grands groupes (dont CGI) au cours de ces dernières années, bénéfices dont ni l’Etat, ni les salariés n’ont vu la couleur, nos députés, acculés par l’accord intersyndical de 2023, se sont soudain sentis contraints de légiférer sur le partage de la valeur ajoutée en novembre dernier en abordant l’examen du projet de loi de finances du budget 2024. Ainsi, l’Assemblée Nationale a introduit une disposition demandant aux partenaires sociaux des sociétés de plus de 50 salariés de négocier avant le 30 juin 2024 dernier délai, le partage de résultats exceptionnels qu’elles pourraient enregistrer.
Cette disposition est évidemment une bonne nouvelle pour l’ensemble des salariés concernés. Mais ne nous réjouissons pas trop vite ! En effet, la Direction de CGI France a marqué un manque d’empressement évident en ouvrant les négociations le plus tard possible : le 17 juin.
Mais elle n’a surtout, aucune obligation de conclure un accord avec les Organisations Syndicales, juste celle de négocier « loyalement ». Quand on connaît les résultats habituels des NAO, portant notamment sur les augmentations de salaire, cela ne peut que nous inciter à faire preuve d’un « optimisme mesuré ».
Néanmoins, la CFE-CGC de CGI n’est pas de nature à s’autocensurer. Nous entamons ces négociations avec la ferme intention d’obtenir de la part de la direction qu’elle reconnaisse enfin que la vraie richesse de l’entreprise réside dans ses salariés !
Alors que CGI France a reversé au début de l’année 2024, 200 millions d’euros au Canada (soit d’avantage que le résultat net comptable de l’année fiscale 2023), dont l’essentiel a servi à racheter des actions de notre groupe en vue de les détruire, il serait malvenu, pour ne pas dire indécent, que les salariés soient privés, une fois de plus, d’une juste rémunération du fruit de leur travail.
La CFE-CGC de CGI exige de placer les intérêts des salariés avant ceux de l’actionnaire et revendique un véritable partage de la valeur ajoutée produite par les salariés !