Ce qui était il y a encore quelques années l’occasion de se caler dans l’estomac ce qui n’irait pas dans notre portefeuille, est devenu un savant mélange de Koh-Lanta et d’Escape-Game de team-building, où il faut savoir user de son génie pour décortiquer les communications de la direction, décrypter le processus d’inscription, se reconnecter pour remporter les indices pour l’épreuve d’après.
Car oui, nouveaux salariés, « je vous parle d’un temps que les moins de 5 ans (d’ancienneté) ne peuvent pas connaître ». Autrefois, la tournée annuelle était une véritable tournée (d’où son nom), où les pontes de CGI se rendaient de villes en villes prêcher le bon résultat annuel et les perspectives à 3 ans… en festoyant, à l’occasion, dans des lieux emblématiques des villes visitées. C’est devenu aujourd’hui un Show-TV, qui met en vitrine Présidents, BU leaders et VP pour leur quart d’heure de gloire, et qui nous conte que tout va bien au niveau macro, quand le discours seriné au managé est à faire des économies tous azimut.
Et encore, pour le sésame qui permet d’assister à ce Show, un véritable parcours du combattant nous attend : communications à foison, liens dans tous les sens et une plateforme à l’ergonomie toute relative. Vous l’aurez compris : à moins d’être motivé par la crainte de passer pour un mauvais élève auprès de sa hiérarchie, qui saura bien évidemment si vous vous êtes connectés, il faut être particulièrement tenace pour participer à ce rendez-vous.
Et comme si cela ne suffisait pas, CGI a décidé cette année de rajouter une contrainte supplémentaire à celles et ceux qui franchiront le stade de l’inscription, en positionnant le grand raout de la Tournée Annuelle un mercredi, LE jour de la semaine où les salariés-parents rencontrent des contraintes particulières liées aux activités de leurs enfants.
Au passage, nos dirigeants canadiens font leur speach d’intro avec un rappel à l’ordre aux « membres » façon punition collective : « nous vous demandons [d’obéir] à nos directives (guidances) en respectant la [nouvelle] limite à votre télétravail à 2 jours par semaine max » sur toute la planète CGI. Qu’importe si cela bafoue l’accord signé.
Rappelons enfin que cet événement se déroule après la journée de travail, c’est-à-dire sur le temps supposé libre ou privé des salariés qui y participent, afin de ne pas nuire, évidemment, à la rentabilité de l’entreprise. Il ne faudrait surtout pas perdre une ni même une demi-journée de facturation. Nous suggérons donc à la Direction, de créditer les salariés concernés d’heures supplémentaires, ces réunions relevant bien évidemment d’un cadre professionnel.
La CFE-CGC de CGI réclame moins de blablas de la part de la Direction et plus d’actions concrètes en faveur des conditions de travail et de la rémunération des salariés de CGI !